Le projet FOCUS porté par Marc-André Gutscher du Laboratoire Géosciences Océan a été retenu par l’ERC

Communiqué de presse Prix et distinction

Le projet FOCUS, « Fiber Optic Cable Use for Seafloor studies of earthquake hazard and deformation », porté par Marc-André Gutscher du Laboratoire Géosciences Océan (CNRS, UBS, UBO) a été retenu par l’ERC (European Research Council) pour un Advanced Grant à hauteur de 3,5 million €.

En quoi consiste ce projet : une faille active, un défi technologique
Ce projet a comme objectif l’utilisation de la technique d’interférométrie laser BOTDR (Brillouin Optical Time Domain Reflectometry) dans des câbles de fibre optique pour détecter des faibles mouvements au fond de la mer, produits par l’activité de failles sous-marines. Cette technique, utilisée à terre pour le suivi de grandes structures d’ingénierie (ponts, barrages, pipelines, etc.) peut détecter des déformations de l’ordre de 50 micromètres à des distances de plusieurs dizaines de kilomètres et déterminer leur position avec une précision de 1 m (Fig. 1).

Cette technologie n’a jamais été appliquée à l’étude des failles sous-marines. La zone d’étude pour tester cette nouvelle approche est la mer Ionienne au large de la Sicile en profitant de l’observatoire câblé EMSO Catane, qui se situe à proximité d’une faille active récemment cartographiée par Marc-André Gutscher et des équipes internationales, la "North Alfeo fault" (Figure 2).

Cette faille se greffe dans un système de failles actives sur le flanc Sud-est du Mont Etna (à 3350m le volcan le plus haut et le plus actif d’Europe). Des études de géodésie fond de mer menées par l‘équipe allemande de Geomar viennent d’y mettre en évidence un glissement de plusieurs centimètres entre Avril 2016 et Juillet 2017, démontrant ainsi l’activité de cette faille.

Quels sont les partenaires impliqués ?
Les partenaires de ce projet sont l’Ifremer (les unités GM - Géosciences Marines et RDT - Recherches et Développements Technologiques) et IDIL (une compagnie de technologie de fibre optique) à Lannion. Parmi les partenaires internationaux principaux figurent : Geomar, Kiel ; Univ. Kiel ; INGV Rome ; Univ. Catania ; et le laboratoire de physique à Catania INFN-LNS.


Quelles sont les implications/retombées potentielles ?
Si cette démonstration au large de la Sicile réussit, elle représentera une percée technologique pour mieux connaître les mouvements tectoniques et appréhender l’aléa sismique. Ceci sera un premier pas vers l’application de cette technique aux réseaux de câbles de télécommunication mondiaux (Figures 3 et 4) qui pourrait un jour les transformer en un réseau sismologique à une échelle planétaire.

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