Une nouvelle façon d’évaluer la composition en acide gras des poissons

Résultat scientifique Chimie

En collaboration avec le SYSAAF, l’entreprise Aqualande et l’INRAE, les scientifiques - CNRS/Université de Rennes 1 - de l’Unité d’Appui et de Recherche ScanMAT (CNRS/Université de Rennes 1), de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR, CNRS/ENSCR/Université de Rennes 1) et de l’Institut de physique de Rennes (IPR, CNRS/Université de Rennes 1) proposent une méthode alternative utilisant la micro-spectroscopie Raman pour évaluer la composition en acide gras des tissus adipeux des poissons. Moins coûteuse, non destructive et plus rapide que les analyses actuelles de référence, elle leur a permis de doser de façon fiable des oméga 3 présents dans les tissus de la truite arc-en-ciel. Cette méthode pourrait être utilisée pour la sélection génétique de poissons d'élevage en prédisant leur composition en acides gras bénéfiques pour la santé.

Le poisson constitue la principale source d’acides gras polyinsaturés à longue chaîne oméga 3 dans l’alimentation humaine dont on connaît les effets bénéfiques sur la santé. On utilise actuellement la chromatographie en phase gazeuse pour l’identification et la quantification de ces acides gras. Mais son coût élevé et la durée des analyses la rendent inopérante dans le phénotypage à haut débit nécessaire aux programmes de sélection génétique des espèces aquacoles d’élevage.

Des scientifiques du SYSAAF et du CNRS/Université de Rennes 1 de l’Unité d’Appui et de Recherche ScanMAT, l’Institut des sciences chimiques de Rennes et de l’Institut de Physique de Rennes proposent donc d’utiliser la micro-spectroscopie Raman qu’ils ont spécifiquement adaptée à l’identification de ces molécules biologiques. Méthode non destructive, rapide et peu coûteuse, ils montrent qu’elle se révèle particulièrement fiable pour reconnaître et quantifier ces acides gras. Pour cela et afin d’obtenir une variabilité importante de la composition en acide gras tissulaire, 268 truites arc-en-ciel, objets de l’étude, ont été nourries avec divers aliments présentant des compositions en acides gras très différentes, allant jusqu’à un aliment végétal qui en est totalement dépourvu. La comparaison de la composition évaluée par chromatographie (CPG) à celle issue de l’analyse des spectres Raman a montré une bonne fiabilité de cette méthode de détection des acides gras polyinsaturées totaux, des omega 6 et omega 3 (EPA, DHA) présents dans le tissu prélevé.

Contact

Virginie Nazabal
Chercheuse CNRS à l’Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/ENSCR/Université de Rennes 1)