Quand les bactéries coopèrent avec un virus pour tuer les huîtres

Résultat scientifique Ecologie et environnement

Les maladies polymicrobiennes, qui impliquent des infections par de multiples agents pathogènes, sont difficiles à contrôler. Des scientifiques ont analysé les interactions au sein du consortium polymicrobien qui tue les jeunes huîtres lors du syndrome de mortalité des huîtres du Pacifique (POMS) causé par le virus OsHV-1 et divers genres bactériens. Ils ont identifié des bactéries coopératives et des tricheuses. Les bactéries qui coopèrent altèrent l’immunité cellulaire des huîtres et accélèrent la progression de la maladie. Elles partagent aussi des métabolites qui permettent aux tricheuses de coloniser les huîtres. Cibler ces mécanismes de coopération ou contrer leurs effets sont des pistes à explorer pour le contrôle de la maladie. Ces travaux impliquent notamment des scientifiques du Laboratoire des sciences de l'environnement marin (LEMAR - CNRS/IFREMER/IRD/Univ Bretagne occidentale) et de l'Unité en sciences biologiques et biotechnologies (US2B - CNRS/Nantes Université)

Un certain nombre de maladies polymicrobiennes affectent les espèces humaines et animales. Il s’agit de maladies résultant d'infections par des agents pathogènes multiples, ce qui complique le contrôle des épidémies et les traitements. Au sein de ces consortiums microbiens, les microbes interagissent et accélèrent la progression de la maladie. Des telles synergies polymicrobiennes sont parfois observées entre les virus et les bactéries. Chez l’Homme, c’est notamment le cas pour le virus de la grippe A ou le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Les consortiums polymicrobiens présentent des capacités de coopération au niveau cellulaire qui incluent la production de biens communs (par exemple, des métabolites partagés), la division du travail, le transport des ressources, ainsi que la création et la maintenance de l'environnement extracellulaire. Toutefois ces maladies complexes sont rarement étudiées dans des pathosystèmes naturels.

Huîtres Crassostrea gigas dans l’étang de Thau.© Delphine Destoumieux-Garzón.

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