Le plus ancien atelier de fabrication de parures en coquillages d’Europe de l’Ouest

Communiqué de presse Terre et Univers
  • Le premier atelier de fabrication de parures en coquillages en Europe de l’Ouest a été découvert à Saint-Césaire (Charente-Maritime) par des scientifiques principalement du CNRS, de l’université de Bordeaux, du ministère de la Culture et de l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès.
     
  • Accompagnés de pigments et datés d’au moins 42 000 ans, ces coquillages ont pu être associés à la culture châtelperronienne au sein de laquelle les parures en os et en dents animales étaient jusqu’alors principalement documentées. 
     
  • Cette découverte suggère que l’arrivée d’Homo sapiens en Europe à cette période a contribué à l’origine et à la diversité de cette culture.

Le plus ancien atelier de fabrication de parures en coquillages a été mis au jour sur le site paléolithique de La Roche-à-Pierrot à Saint-Césaire en Charente-Maritime. Daté d’au moins 42 000 ans, et accompagné de pigments rouges et jaunes, cet assemblage unique en Europe de l’Ouest a pu être associé au Châtelperronien, une culture qui marque la transition entre les derniers néandertaliens et l’arrivée d’Homo sapiens en Europe. Cette étude, menée principalement par des scientifiques du CNRS, de l’Université de Bordeaux, du ministère de la Culture et de l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès est publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Elle constitue une découverte majeure permettant de discuter de la mobilité des populations préhistoriques et des possibles contacts entre les différents groupes humains durant cette période charnière de la préhistoire.

La chronologie des vestiges archéologiques a été établie au moyen de nombreuses datations, par luminescence (OSL) du quartz sédimentaire, mais aussi par résonance électronique de spin sur des ossements et enfin par le radiocarbone sur des ossements et coquilles de mollusques. Afin d'affiner l'inférence chronologique, Guillaume Guérin, chercheur du CNRS à Géosciences Rennes (CNRS/Université de Rennes), au sein de l'Observatoire des sciences de l'environnement de Rennes (CNRS/Université de Rennes/Université de Rennes 2) a construit un modèle bayésien à l'aide de l'outil BayLum, développé spécifiquement pour ce genre de questions. Ainsi, les vestiges sont datés d'entre 41.6 et 48.4 milliers d'années avant aujourd'hui (à 95% de crédibilité).

Contact

Communication Bretagne et Pays de la Loire
Guillaume Guérin
Chercheur CNRS