Angeliki Kritikakou : la tolérance aux fautes au service de l’intelligence artificielle

Prix et distinction Numérique

Nommée comme membre junior de l’Institut universitaire de France à une chaire Innovation, Angeliki Kritikakou va approfondir ses travaux sur l’apparition, la propagation et l’effet des fautes matérielles dans les systèmes électroniques. L’intérêt de cette maîtresse de conférences à l’Université de Rennes et membre de l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA - CNRS/Université de Rennes) se porte sur les systèmes embarqués, notamment lorsqu’ils exécutent des intelligences artificielles.

La fiabilité des systèmes embarqués est son cheval de bataille. Formée à l’école d’ingénieurs de l’université de Patras en Grèce, Angeliki Kritikakou a obtenu son doctorat en collaboration avec l’Institut de microélectronique et composants (IMEC, Belgique). Elle arrive en France en 2013 pour un postdoctorat à l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA), puis est recrutée l’année suivante comme Maîtresse de conférences à l’université de Rennes et membre de l’IRISA.

« J’étudie l’apparition, la propagation et l’effet des fautes qui impactent les composants matériels des systèmes embarqués, puis perturbent les programmes qui tournent dessus, dont les intelligences artificielles, précise Angeliki Kritikakou. Les rayonnements cosmiques peuvent, par exemple, perturber les transistors d’un processeur ou d’une mémoire, entraînant ainsi des bit-flips, c’est-à-dire une modification de leur valeur binaire. »

Tous les systèmes électroniques, y compris les accélérateurs matériels pour l’IA tels que les GPU et les FPGA, sont en effet vulnérables à ces défaillances qui peuvent se propager et donner des résultats incohérents. « Nous avons déjà vu que des algorithmes de détection des objets pour des voitures autonomes peuvent confondre, à cause de fautes matérielles, un camion avec un oiseau, avance Angeliki Kritikakou. De telles erreurs ne sont pas acceptables dans les systèmes embarqués “ critiques ”, c’est-à-dire opérants dans des situations où la sûreté est primordiale, telles que les véhicules autonomes, l’avionique et le domaine médical. »

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