Cancer du cerveau : comment le cholestérol inonde les cellules souches du glioblastome

Résultat scientifique Biologie

Les cellules souches du glioblastome représentent un réservoir de cellules contribuant à la formation et à la résistance de ces tumeurs du cerveau. Dans un article publié dans la revue Cell Reports les scientifiques montrent que la viabilité de ces cellules prélevées sur les tumeurs des patients dépend de la quantité disponible en cholestérol cellulaire. Ces travaux impliquent des scientifiques du Centre de recherche en cancérologie et immunologie intégrée Nantes-Angers - CRCI2NA (CNRS/Inserm/Nantes Université/Université d'Angers)

Le glioblastome est le plus commun et le plus meurtrier des cancers du système nerveux central de l’adulte. Malgré un protocole standard de prise en charge établi en 2005, combinant une chirurgie maximale suivie de séances de radio- et chimiothérapies, les patients survivent en moyenne seulement 15 mois après leur diagnostic. Cette agressivité est notamment liée à la présence de cellules souches cancéreuses appelées cellules de type souche du glioblastome, ou GSCs. Ces cellules, impliquées dans l’initiation, la croissance, et la rechute de la tumeur, représentent donc des cibles préférentielles pour l’élaboration de nouvelles stratégies thérapeutiques.

Les lysosomes jouent un rôle critique dans le maintien des cellules souches cancéreuses
 

Les lysosomes, éléments constitutifs de la cellule, forment un réseau dynamique de vésicules (sorte de petits sacs), au pH acide, impliquées dans le déplacement des substances à l'intérieur de la cellule. Ils participent aux processus métaboliques, et sont responsables de la digestion des particules ingérées par la cellule et de la dégradation des composants cellulaires défectueux.

Des travaux antérieurs montrent qu’ils permettent, en outre, la survie des cellules souches du glioblastome hors de leur niche protectrice au sein de la tumeur. En effet, les lysosomes prolongent les signaux des facteurs de croissance et facilitent la diffusion et la prolifération des cellules cancéreuses. Dans les cellules souches du glioblastome, le fait d’altérer la quantité et la qualité des lysosomes entraine une mort spécifique de ces cellules. Les lysosomes sont ainsi une cible thérapeutique critique pour influer les décisions vie-et-mort de ces cellules souches du glioblastome et ainsi contrôler leur population.

Pour déstabiliser la paroi des petits sacs que sont les lysosomes, au cœur des cellules souches du glioblastome, les scientifiques ont identifié le rôle de la protéase MALT1 (de la famille des paracaspases). Le fait d’inhiber cette enzyme, récemment définie comme un médiateur crucial de l’homéostasie des lysosomes, aboutit en une mort lysosome-dépendante des cellules souches du glioblastome. Ce, via un mécanisme impliquant la protéine de liaison à l’ARNm Quaking et la modulation de l’expression des protéines clés du compartiment lysosomal. Cependant, les mécanismes d’action de MALT1 restent encore mal caractérisés.

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