De nouveaux transistors moléculaires multifonctionnels modulables

Résultat scientifique Chimie

Dans le cadre d’une collaboration internationale, des scientifiques de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR, CNRS/ENSCR/Université de Rennes 1) viennent de mettre au point de nouvelles jonctions moléculaires, éléments de base des transistors permettant le transport du courant à l’échelle de la molécule, associant plusieurs fonctions photo-modulables. Ces travaux, publiés dans le J. Am. Chem. Soc. et la revue Nature Communications, ouvrent la voie vers de nouveaux circuits électriques fonctionnels ultra-miniaturisés à haute performance.

Dépasser les limites des transistors conventionnels à base de silicium, composants de base des ordinateurs, est un des objectifs de l’électronique moléculaire qui pourrait, à terme, miniaturiser les dispositifs électroniques et les nanocircuits à l’échelle de la molécule. Pour cela, le chimiste doit être capable de concevoir des molécules pouvant jouer le rôle de diode rectificatrices pouvant contrôler le sens du passage du courant, ou être insérées dans un transistor à effet de champ, en jouant le rôle de résistance variable commandée par une tension extérieure. Hélas, les jonctions moléculaires qui présentent ces fonctions restent encore extrêmement difficiles à réaliser.

Dans le cadre d’une collaboration internationale, des scientifiques de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR, CNRS/ENSCR/Université de Rennes 1) ont découvert une molécule organométallique dont les caractéristiques pourraient bien révolutionner la nanoélectronique. La jonction moléculaire qu’ils proposent résulte de l’assemblage d’une molécule photo-commutable à base de ruthénium à une unité photochrome diaryléthène dont on peut moduler la conduction électrique par simple action de la lumière. Son originalité ?  Bien que symétrique, elle permet à la fois de contrôler le sens de passage du courant dans le transistor et de moduler son intensité à volonté (jusqu’à deux ordres de grandeur) par application d’un champ électrique (effet de champ).  Et il est également possible d’activer ou désactiver ces propriétés par simple photo-isomérisation de l’unité photochrome qui induit une modification structurale de la molécule et ainsi de la symétrie à l’origine de ce comportement.

Contact

Stéphane Rigaut
Enseignant-chercheur de l'Université de Rennes 1 à l'Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR, CNRS/ENSCR/Université de Rennes 1)
Lucie Norel
Enseignante-chercheuse de l'Université de Rennes 1 à l'Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR, CNRS/ENSCR/Université de Rennes 1)