Hélène Marec : aux petits soins avec les microalgues

Prix et distinction Ingénierie

Hélène Marec est assistante-ingénieur en instrumentation scientifique au laboratoire de Génie des procédés - environnement – agroalimentaire (GEPEA, CNRS/Université de Nantes/ONIRIS Nantes/IMT Atlantique) de Nantes. Au sein de l’équipe d’ingénierie des photobioréacteurs, elle assure le bon fonctionnement de ces machines qui optimisent la culture de microalgues en laboratoire. Une tâche si bien exécutée qu’Hélène Marec a reçu la médaille de cristal 2020 du CNRS, destinée au personnel d’appui de la recherche.

  • Quelles sont vos activités au sein du GEPEA ?

Je travaille à l’ingénierie des microalgues et au contrôle de leur culture dans des photobioréacteurs. Ces systèmes transparents font circuler des microorganismes, en suspension dans l’eau, afin d’optimiser leur croissance. Si j’étais technicienne en instrumentation, expérimentation et mesure au moment de ma nomination, je suis depuis devenue assistante-ingénieur en instrumentation scientifique. En tant que telle, je surveille et maîtrise la quinzaine de paramètres que nous pouvons ajuster pour booster la pousse de nos microalgues : luminosité, température, pH, oxygénation…

Je scrute également les informations en sortie, comme les gaz qui s’en échappent ou la fluorescence du milieu, pour récupérer les bonnes données et m’assurer que tout se passe bien. Je pilote et programme la trentaine de bioréacteurs présents au GPEA, afin que les chercheurs et autres utilisateurs n’aient pas à tout gérer à la main.

 

  • Comment vous êtes-vous retrouvée à travailler dans la recherche ?

J’ai obtenu un DUT de mesures physiques à Saint-Nazaire en 2001 et fait un peu de métrologie en stage, puis j’ai trouvé un poste dans le contrôle qualité dans une usine de mécanique en région parisienne. Comme je voulais revenir en Loire-Atlantique, j’ai regardé des annonces et j’ai vu celle du GEPEA, qui recrutait afin de démarrer son activité sur les microalgues. J’ai donc rejoint en 2003 le laboratoire où, heureusement, il n’y avait alors qu’un seul réacteur. J’ai ainsi pu prendre confiance et monter en compétence au fur et à mesure que le parc de culture s’est étoffé.

 

  • À quoi ressemble votre environnement de travail ?

Je reste principalement au GEPEA, où nous avons plusieurs types de bioréacteurs. Les machines toriques sont les plus imposantes et les mieux équipées. On y modélise très précisément le parcours des microalgues dans une eau qui circule en permanence. Des installations moins complexes et plus petites, environ un litre, sont complétées par des systèmes encore plus réduits, seulement trente millilitres, qui tournent en parallèle les uns les autres et dont on change un paramètre à la fois pour comprendre ceux qui aident, ou non, à optimiser la croissance des algues.

 

  • Quels sont les enjeux de votre domaine ?

Les microalgues sont cultivées pour différentes raisons. Elles peuvent par exemple produire des molécules utiles pour les cométiques et l’agroalimentaire. La biomasse des algues fournit de bonnes pistes pour des biocarburants, ainsi que pour fixer certains polluants comme le CO2 ou les nitrates. Certaines espèces dégagent également des quantités d’hydrogène suffisamment importantes pour envisager d’exploiter le phénomène. Le GEPEA est d’ailleurs à l’origine de la plateforme AlgoSolis, qui prépare l’industrialisation de ces procédés et de ces débouchés. De mon côté, je suis restée au laboratoire.

 

  • Quel serait votre message à destination des jeunes générations ?

Ce que j’aime dans la recherche, c’est qu’on avance toujours. Il n’y a pas de réponses clé en main, nous sommes constamment obligés de progresser vers de nouvelles idées. C’est une agitation de neurones plutôt agréable, on se sent utile et trouver des solutions est extrêmement gratifiant. Dans les laboratoires, le travail d’équipe est de plus très présent. Les collègues sont là pour nous aider et nous rassurer sur des projets intéressants, par exemple nous serions coincés sans les mécaniciens et leur travail sur les bioréacteurs !

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