L'expérience ALICE dotée d’un nouveau trajectographe à muons de haute précision

Résultat scientifique Physique

L’expérience ALICE au CERN dispose désormais d’un nouveau trajectographe à muons. Installé au cœur de l’immense instrument à 40 centimètres du point de collision des faisceaux du LHC, il effectuera des mesures de la trajectoire des muons avec une précision inégalée. De quoi collecter des données totalement inédites sur l’état de la matière au tout début de l’Univers. Un travail qui a mobilisé trois laboratoires IN2P3 dont le laboratoire Subatech (CNRS/ IMT Antlantique - Institut Mines-Telecom/ Université de Nantes).

Début décembre dernier, un petit moment de suspens a tenu en haleine tous les membres de la collaboration du détecteur ALICE installé auprès du collisionneur LHC au CERN. Il s’agissait de glisser avec d’infinies précautions, au cœur de l’imposant instrument, un nouveau capteur, le Muon Forward Tracker ou MFT. L’instrument, constitué de deux longs morceaux symétriques, devait être glissé et ajusté au dixième de millimètre près dans un volume qu’il remplit en totalité, et au centre duquel passe le long tube de 27 km de long du LHC où circulent les faisceaux. Il était bien sûr hors de question d’abîmer quoi que ce soit et mille précautions avaient été prises. « La procédure a été préparée longtemps en amont par des ingénieurs et répétée avec une maquette plusieurs fois pour en valider tous les aspects », explique Sarah Porteboeuf-Houssais, « Data coordinator » pour le MFT et enseignante-chercheuse au LPC Clermont, actuellement basée au CERN. « Il a même fallu concevoir des pièces de manutention dédiées à cette seule manipulation. »