MT180 – Finale nationale 2022 : Maxime Robic contrôle les satellites

Entretien Evènement Numérique

Le concours Ma thèse en 180 secondes (MT180) est de retour en 2022 et deux candidats bretons figurent parmi les seize finalistes. Grâce à sa prestation, Maxime Robic, doctorant à l'Université de Rennes 1 / Inria au sein de l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA, CNRS/Université de Rennes 1), sera présent à la finale nationale le 31 mai à la bourse du travail de Lyon. L’occasion pour lui de présenter ses travaux sur l’asservissement visuel d’une constellation de satellites.

  • Quel est votre sujet de thèse ? Où en êtes-vous dans vos recherches ?

J’applique des méthodes d’asservissement visuel à des satellites. Ces méthodes visent à contrôler des systèmes robotiques en se basant sur des informations fournies par des caméras. Elles sont beaucoup utilisées en robotique terrestre, pour les drones par exemple. Le but de ma thèse est d’appliquer ces méthodes d’asservissement visuel pour l’observation spatiale de la Terre par des satellites. L’objectif est dans un premier temps d’arriver à contrôler un satellite pour acquérir des images centrées d’objets précis sur Terre, puis ensuite de généraliser cette approche à plusieurs satellites.

  • Pourquoi s’être intéressé à ce sujet ?

Ce sujet de thèse me permet d’associer mes deux passions. J’ai fait une école d’ingénieur en aéronautique, où je me suis spécialisé en informatique embarquée, mais j’ai toujours été passionné par l’espace. Cette thèse était un appel d’offre, mais elle correspondait exactement à ce que je cherchais. Dès que j’ai vu l’offre, j’ai sauté sur l’occasion. Deux jours après, je savais que j’étais sélectionné !

  • Comment se structure votre travail de doctorant ? Avez-vous une journée type ?

Je n’ai pas véritablement de journée type, cela dépend de la phase de travail dans laquelle je me trouve. Par exemple, si je suis en phase d’écriture pour un article, le matin je code, l’après-midi je fais des manipulations sur des robots, et en fin de journée je lis des articles et j’écris. Je suis en ce moment en pleine phase de développement, alors mes journées consistent principalement à coder. Je donne aussi des cours à l’INSA Rennes en parallèle.

  • Qu’avez-vous prévu pour l’après-thèse ?

Je ne sais pas trop encore. Avec ma formation d’ingénieur, je me tournerai peut-être à nouveau vers l’industrie. Je pourrai aussi faire un post-doctorat, et pourquoi pas me déplacer à l’international. Sur le long terme, je me vois bien faire des missions en lien avec des satellites, pour le lancement de nouveaux satellites ou pour la récupération et l’analyse de données issues de satellites déjà lancés. J’aimerais arriver à mélanger à la fois de l’industriel et de la recherche !

  • Qu’est-ce qui vous a poussé à vous orienter vers la recherche ?

Quand j’étais en école d’ingénieur, je n’avais pas forcément de vocation à faire de la recherche. Mais lors d’un stage à l’Université de technologie d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, j’ai pu m’essayer à la recherche. J’étais dérouté car ça ne correspondait pas du tout à ma façon de travailler, mais cela m’a beaucoup plus. En dernière année de mon école, je me suis rendu compte que faire un doctorat me permettrait d’avoir une spécialisation supplémentaire, de devenir « expert » dans un sujet très précis me différenciant des autres. La recherche s’est donc ouverte comme la voie à suivre.

  • Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous inscrire à MT180 ?

C’était surtout un moyen de raconter mon travail au grand public, mais aussi à ma famille et à mes amis. Je pense aussi que la vulgarisation scientifique est très importante, en particulier aujourd’hui. J’ai aussi commencé à faire du théâtre en école d’ingénieur, c’était donc l’opportunité parfaite pour allier les deux dans de belles salles avec beaucoup de monde !

  • Avez-vous participé à d’autres actions de médiation scientifique ? En avez-vous l’envie ?

Ma thèse en 180 secondes est mon premier vrai projet de vulgarisation scientifique. Mais je suis depuis devenu « event manager » pour Pint of Science à Rennes, et j’aime beaucoup être aussi du côté de l’organisation d’événements. J’ai très envie de continuer sur cette lancée. Peu importe le métier dans lequel je serai, je trouverai l’opportunité de faire de la vulgarisation.

  • Avez-vous des liens avec la Bretagne ?

Je n’ai jamais habité en Bretagne, mais j’ai des origines bretonnes. La famille du côté de mon père est originaire du Morbihan, à Josselin. J’ai toujours aimé cette région, et cette thèse était l’occasion pour moi d’y venir. Lorsque mes directeurs de thèse m’ont demandé lors de l’entretien si c’était un problème pour moi de venir à Rennes, je me suis exclamé « Bien au contraire ! ».

  • Qu’est-ce que vous diriez à des jeunes qui veulent s’engager dans la recherche ?

La recherche peut faire peur. Beaucoup de chercheurs sont extrêmement passionnés, et on imagine couramment qu’il faut être passionné dès le départ pour se lancer dans le recherche. Mais c’est souvent en baignant dans le milieu de la recherche que l’on finit par trouver ce qui nous passionne vraiment ! Il faut arriver à se laisser porter et rester ouvert à toutes possibilités : allez dans les laboratoires pour voir ce qu’il s’y passe et vous trouverez de quoi vous passionner ! La recherche, c’est passer du temps sur des sujets très intéressants mais très peu connus. Il y a un côté explorateur qui est très gratifiant et on rencontre beaucoup de chercheurs et chercheuses supers. Il y a une vraie plus-value à faire de la recherche !

Contact

Maxime Robic
Doctorant de l’INRIA à l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA, CNRS/Université de Rennes 1)