Troubles du spectre de l’autisme : prédire les interactions d’un enfant avec un chien d’assistance

Résultat scientifique Biologie

Le recours à l’animal est prometteur pour le développement psychosocial des enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme (TSA). Mais tous ces enfants ne s’intéressent pas à l’animal au même degré et en retirent donc des bénéfices variables. Dans cet article, publié dans la revue Journal of Autism and Developmental Disorders, les scientifiques, notamment du laboratoire d'Ethologie animale et humaine (Ethos, CNRS/Université Rennes1/Université de Caen Basse-Normandie) ont montré un lien entre l’intérêt de l’enfant avec TSA pour l’interaction avec un chien d’assistance, et son attention visuelle envers les autres êtres humains.

Les enfants atteints d’un trouble du spectre autistique (TSA) peuvent rencontrer des difficultés dans trois grands domaines : i) la communication (difficultés affectant le langage, l’attention, les jeux de regards), ii) les interactions sociales, marquées par un intérêt limité pour les autres et des difficultés à établir une relation, iii) des comportement restreints et/ou répétés sur les plans moteur et verbal.

De ces trois grands types de difficultés, celles touchant les interactions sociales sont centrales. Pour y remédier, parmi les approches ne faisant pas appel à la médication, l’appel à des animaux de compagnie ou spécialement éduqués (les chiens d’assistance) est une piste de plus en plus exploitée. De multiples études ont en effet démontré qu’interagir avec un animal avait de nombreux bienfaits sur des aspects variés du développement des enfants avec TSA : développement moteur, développement social, développement émotionnel et empathique. Ils rient plus souvent et parlent plus facilement au sujet des animaux avec lesquels ils interagissent (caresses, paroles…). Cela facilite en retour le développement de leurs habiletés sociales et leurs capacités à entrer en relation avec les autres êtres humains. Cependant, ces heureux résultats sont à nuancer en fonction de la sévérité du trouble et de la variabilité des symptômes d’un enfant à l’autre. Dans les cas les plus sévères, le manque d’intérêt de l’enfant à l’interaction s’étend aussi à l’animal qu’on lui présente.

Contact

Nicolas Dollion
Chercheur postdoctorant CNRS au laboratoire d'Ethologie animale et humaine (CNRS/Université Rennes1/Université de Caen Basse-Normandie)