Un pas important vers des capteurs acoustiques résilients et autonomes en énergie
Situé à la croisée de l’internet des objets et de l’informatique du son et de la musique, l’internet des sons est un domaine de recherche émergent auquel s'intéressent plusieurs scientifiques du Laboratoire des sciences du numérique de Nantes (LS2N, CNRS/École Centrale de Nantes/Nantes Université/IMT Atlantique). En associant les compétences des équipes Signal, IMage et Son (SIMS) et Système Temps Réel (STR), des chercheurs du LS2N sont parvenus à établir les bases technologiques d’un nouveau concept de biocapteur acoustique sans fil dépourvu de batterie. Le fruit de leur travail, publié dans un article scientifique, a été salué par le Best Paper Award lors du deuxième workshop international sur l’Internet des sons (IWIS 2021), organisé en septembre dernier par le Département d’ingénierie de l’information et d’informatique de l’Université de Trento (Italie).
Repenser de fond en comble la manière de concevoir des dispositifs de détection acoustique dans le but de limiter au maximum leur empreinte écologique : tel était l'objectif pour le moins ambitieux d’un groupe de chercheurs nantais travaillant au sein du LS2N. Réunis autour de Vincent Lostanlen, chargé de recherche CNRS spécialiste du traitement des sons par ordinateur, ces scientifiques avaient à cœur de proposer un capteur acoustique mettant en application le principe de la sobriété numérique à la fois dans sa conception et dans son mode de fonctionnement.
« À l’heure actuelle, les appareils de bioacoustique destinés notamment au suivi des espèces d'oiseaux dans leur milieu naturel sont tous alimentés par des batteries, qui doivent être régulièrement rechargées par un opérateur ou à l’aide de panneaux solaires. Or, ces batteries à base de lithium contiennent des polluants chimiques et ont une durée de vie plus courte que les composants électroniques employés pour la fabrication du capteur », constate Vincent Lostanlen. Avec d’autres membres de l’équipe SIMS cherchant à concevoir des capteurs acoustiques écologiquement soutenables, le scientifique s’est rapproché de l’équipe STR qui développe des méthodes permettant de rendre fonctionnelles des applications sur des systèmes intermittents. Leur objectif commun : proposer un capteur le moins énergivore possible sans pour autant altérer ses performances.