Une étude révèle l’origine d’un biais de température important dans les modèles de climat

Résultat scientifique Terre et Univers

Malgré l’amélioration de la résolution des modèles, des erreurs systématiques – appelées biais ­– subsistent dans la représentation de la température océanique et atmosphérique moyenne dans certaines régions côtières. Une étude publiée dans Geophysical Research Letters, a identifié l’origine de ce biais. Une découverte prometteuse qui permettra aux scientifiques de développer des modèles encore plus performants. Cette étude implique des scientifiques du Laboratoire d'océanographie physique et spatiale (LOPS, CNRS/IFREMER/IRD/Université de Bretagne Occidentale).

Les modèles de climat globaux sont d’une importance cruciale pour prévoir les impacts du réchauffement planétaire. Leur amélioration majeure au cours des dernières décennies, n’a cessé de faire l’objet de nombreuses études et leur degré de réalisme a souvent été corrélé à l’augmentation de la résolution des modèles, c’est-à-dire à la finesse du point de grille qu’ils peuvent représenter. Dernièrement, l’augmentation sans précédent de la puissance de calcul disponible a permis le développement de modèles de climat à l’échelle kilométrique, qui permettent non seulement une meilleure représentation du climat à l’échelle mondiale, mais également d’obtenir des projections des changements à l’échelle locale, où les politiques et stratégies d’adaptation sont mises en œuvre.

Cependant, une récente étude a mis en évidence que, malgré l’amélioration de la résolution des modèles, des erreurs systématiques – appelées biais ­– subsistent dans la représentation de la température océanique et atmosphérique moyenne dans certaines régions côtières.  Ces biais peuvent être expliqués par l’absence de la prise en compte de la marée dans ce type de modèle. La marée, bien qu’étant un phénomène périodique très court comparé aux échelles de temps d’évolution du climat a en réalité un effet moyen non nul sur notre système climatique via le mélange turbulent qu’elle induit. L’absence de prise en compte de ce phénomène dans les modèles peut conduire à des erreurs de température de l’ordre de 3°C dans l’océan et 1.5°C dans l’atmosphère, en particulier le long des côtes de la Manche, de la mer d’Irlande et de la mer du nord.

Contact

Audrey Delpech
Chercheuse CNRS au laboratoire d'océanographie physique et spatiale (LOPS - IUEM)