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© Guillaume Vernade

Claire MérotÉcosystèmes, biodiversité, évolution (Ecobio)

Starting Grant

Projet : EVOL-SV

Le rôle des variations structurales des génomes dans les processus éco-évolutifs

Parcours et recherche
Naturaliste et fascinée par la diversité du vivant, Claire Mérot a réalisé des études de biologie à l’école normale supérieure de Paris puis un doctorat au Museum National d’Histoire Naturelle avec Mathieu Joron, chercheur du CNRS désormais au Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/EPHE-PSL/IRD/Université de Montpellier).

La thèse de Claire Mérot s’intéressait à l’origine et l’évolution de la biodiversité, c’est-à-dire aux processus de formation de nouvelles espèces chez des papillons tropicaux. En 2016, elle a obtenu des bourses du Fond de Recherche du Québec, puis une bourse fédérale Banting Canada, qui lui ont permis d’émigrer au Québec avec sa famille pour mener un post-doctorat à l’Université Laval. Se formant à la génomique dans l’équipe de Louis Bernatchez, ses recherches se sont orientées sur les inversions chromosomiques. Ces variations de direction entre deux séquences d’ADN favorisent la diversité au sein d’une même espèce et l’adaptation à l’environnement, comme ses recherches l’ont montré chez les mouches ou les poissons. Recrutée en tant que chargée de recherche au CNRS en 2022, au laboratoire Ecobio (CNRS/Université de Rennes), elle intègre des approches expérimentales et écologiques avec les nouvelles méthodes de génomiques et bio-informatiques permettant d’analyser les séquences d’ADN. Ce programme de recherche intégratif vise à mieux comprendre des aspects fondamentaux pour protéger le vivant, sa diversité, des génomes aux espèces, et son évolution.  

Projet : EVOL-SV - The role of structural genomic variants in eco-evolutionary processes / Le rôle des variations structurales des génomes dans les processus éco-évolutifs

La diversité biologique que l’on observe, espèces, couleurs et formes, est basée sur un niveau de biodiversité plus fondamental, la diversité génétique. Celle-ci est la source de variations favorables et défavorables à l’évolution du vivant et à sa réponse au changement climatique. Jusqu’à maintenant, la majorité des études se limitaient à une petite partie des variations génétiques, les mutations nucléotidiques. EVOL-SV propose de s’intéresser à un autre niveau de variation des génomes, les variations structurales. Pour reprendre une métaphore simple, si on se représente le génome d’un individu comme un livre, celui-ci diffère d’un autre individu par quelques lettres ici et là (les mutations nucléotidiques) mais aussi par des mots en plus ou en moins (insertions/délétions), des phrases à l’envers (inversions), voire des chapitres remélangés (réarrangements chromosomiques). En utilisant des méthodes de séquençage récentes, le projet EVOL-SV va caractériser ces variations structurales d’une part dans des populations naturelles et expérimentales de mouche du varech, et d’autre part dans les génomes de référence au travers de l’arbre du vivant. Ces analyses fourniront des informations détaillées sur les propriétés des variations structurales et leur rôle dans l’évolution. Le focus expérimental sur une mouche qui occupe les côtes bretonnes permettra de tester la contribution des variations structurales du génome à l’adaptation aux changements climatiques rapides tels que connait l’Europe aujourd’hui. Pour préparer sa demande d'ERC, Claire Mérot a été soutenue par la région Bretagne via le dispositif "Boost’Europe".

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Echantillonnage de mouches du varech (Coelopa frigida) vivant en conditions climatiques extrêmes au Nord de la Norvège.© Guillaume Vernade

Fiche d'identité du projet

  •  Nom du projet : EVOL-SV - The role of structural genomic variants in eco-evolutionary processes
  • Type d’ERC : Starting Grant
  • Date d’obtention : 2023
  • Domaine :  LS8 - Sciences de la vie : Ecologie et évolution
  • Laboratoire : Écosystèmes, biodiversité, évolution (CNRS/Université de Rennes)